Accueil > Thèmes > La poésie > Le tanka > Le Tanka
Le Tanka
vendredi 17 juillet 2020, par
Le tanka est la forme poétique classique la plus ancienne et on la retrouve dès les premières anthologies japonaises ; ainsi, il y en a 4.170 dans le Manyôshû [1]
(vers 760).
Le tanka
Tankas japonais classiques
À quoi comparer
Notre vie en ce monde ?
à la barque partie
De bon matin
Et qui ne laisse pas de sillage
Manzei
Qui, pourtant ne demandent rien,
Ont frères et sœurs.
Quelle tristesse est la mienne
De n’être qu’un enfant unique !
Ichihara
Parce qu’en pensant à lui
Je m’était endormie
sans doute il m’apparut.
Si j’avais su que c’était un rêve
Je ne me serais certes pas réveillée
Ono no Komachi
Triste et solitaire
Je suis une herbe flottante
A la racine coupée
Si un courant m’entraîne
Je crois que je le suivrai.
Ono no Komachi
Ni matin ni soir
Je ne détache mes yeux
Des fleurs du prunier
A quel moment
Se fanent-elles donc ?
Ki no Tsurayuki
On sait bien que du lendemain
Nul d’entre nous n’est sûr,
Mais ce fut avant le soir
Aujourd’hui même qu’un homme
Nous donna tant de chagrin
Ki no Tsurayuki
À mon grand regret
Je ne puis me partager en deux
Mais, invisible,
Mon cœur vous suivra
En tous lieux.
Ikago no Atsuyuki
Je ne t’oublierai pas !
L’avait-elle assuré
En me disant adieu.
Depuis cette nuit-là, seule la lune,
Suivant son cours, est revenue.
Fujiwara no Ariie
Même si tu prends un autre oreiller
Pour reposer ta tête
Garde-toi bien d’oublier
Le souvenir du clair de lune
Qui tombait sur cette manche trempée de nos larmes.
Teika
[1] Le Man’yōshū est la première anthologie de waka, poésie japonaise, et date des environs de 760. Elle contient 4 516 poèmes (répartis en 20 volumes) du IVe au VIIIe siècle sur divers sujets tels que la nature, l’amour, les voyages, et s’alimente des traditions légendaires nationales.
La compilation comprend 265 chōka (長歌, poèmes longs), 4 207 tanka (短歌, poèmes courts de 31 syllabes), 62 sedōka (旋頭歌, poésie qui remonte à la tête), 1 tanrenga (短連歌, court poème de transition), 1 bussokusekika (仏足石歌, poèmes bouddhistes), 4 kanshi (漢詩, poèmes chinois) et 22 passages en prose chinoise.
Les poèmes sont écrits en man’yōgana mais ont par la suite été adaptés en japonais moderne.
Son compilateur est Otomo no Yakamochi, qui était lui-même poète ; parmi les poètes choisis, on trouve Kakinomoto no Hitomaro, Yamanoue no Okura et Sami Mansei.
Retour au texte